Trish - Je prefère boire avec excès, il est plus sympa que modération.

Je suis une princesse mais je reste modeste, je ne suis pas du style à retourner ma veste.

Je me redresse, comme d’habitude et je passe ma main dans mes cheveux, mes yeux me brûlent et je grimace. Je regarde l’heure qui clignote sur mon radio réveil et je soupire, puis d’une façon assez simple je m’enroule dans ma couverture et je m’éclate littéralement contre le sol. Et c’est un espèce de grognement qui s’échappe de mes lèvres. Cet ai blasé prend donc le contrôle de mon expression faciale et je me relève en descendant les escaliers - tant bien que mal - et je m’installe à table. Je n’ai pas d’appétit mais ma mère est toujours heureuse quand je viens déjeuner avec eux. Je ressemble à E.T mais je ne sors pas de mon cocon, saluant mon père. Dona Alice à préparer le petit déjeuner et à poser à l’emplacement que je prends habituellement un verre de jus d’orange sans pulpe. C’est que j’ai des envies moi Princesse Agellan. Non c’est faux, j’aime pas profiter des petits avantages qui me sont attribués mais ma mère l’y oblige alors je la remercie simplement. Mon père, son journal à la main vient embrasser tendrement ma tempe a travers l’énorme couverture.
«  Vous avez du courrier mademoiselle ! » Me dit-elle en me tendant une lettre épaisse et d‘un simple hochement de tête je la remercie. « Merci Alice. » J’ouvre cette dernière avec autant d’excitation que mon père devant une facture, mais mon visage semble tout à coup réveillé et je ne peux m’empêcher de me délivrer de mon cocon pour lever les bras au ciel en criant ma joie. C’est comme ça que j’ai su que j’irais à Berkeley.

J’ai enfin trouvé mon père, il vit en Ethiopie, j’ai aussi trouvé ma terre celle qui a vu naître la vie.

«Patricia ?  » Je fronçais les sourcils, j’ai toujours détesté que l’on m’appelle ainsi et cette voix ne m’était pas inconnue. « Oui, qui est-ce ? » «Comment vas-tu ?  » mon visage entier se tordais, je secouais légèrement ma tête, fouillant au plus profond de moi-même pour savoir où et pour quoi est-ce que cette voix ne m’était pas inconnue. « Oui je… Vous désirez parler à Madame Agellan ? » « Trish c’est papa… » Mon sang n’avait fait qu’un tour, que voulait-il, qui étais-ce ? Une mauvaise blague peut-être ? Qui était cette personne qui osait me faire du mal ainsi alors que mon géniteur n’a jamais voulu me reconnaître ou encore même entendre parler de moi. « Je… Je dois raccrocher ! » Je m’exécutais, les larmes noyaient mes yeux et je n’en revenais pas. Mon père «était sensé être mort d’une overdose ou une connerie comme ça. Je me promenais dans le manoir à la recherche de ma mère, je tombais sur Dona Alice qui m’indiquait qu’elle était dans le dressing room. Je m’y précipitais en me hâtant, je n’ai jamais marché aussi vite dans ma vie, j’avais treize ans et je marchais à grands pas. Bien sur j’ai toujours su que Fernando n’était pas mon père biologique, et il m’a élevé, il restera a jamais mon père, lui et pas un autre, mais cette blague douteuse m’avait fait mal, elle m’avait mise une énorme claque. J’ouvrais les portes et je me plantais devant ma mère, les sourcils froncés.

«  La vérité c’est simplement que ma mère est tombée enceinte de moi a dix-sept ans, ils sont restés ensemble un an et il s’en est allé a l’armé. Ma mère était issue d’une famille aisée et c’était mal vu, très mal vu de tomber enceinte sans se marier et puis elle a rencontré Fernando qui eu le coup de foudre pour elle. Ils se sont mariés et m’ont élevé tous les deux, il m’a adopté quand j’avais quatre ans, d'ailleurs, j'étais bègue, et c'est en partie grâce à Fernando que j'ai perdu mon élocution minable - mais ce petite problème refais souvent surface quand je suis sur les nerfs - dieu merci. Mon père n’a jamais rien voulu savoir de moi, il ne m’a même pas reconnue et il a tenté de faire irruption dans ma vie alors que j’étais jeune et je n’étais pas prête. Ma famille je la connais et je l’aime telle qu’elle est. Il y a peu il m’a recontactée et je l’ai vu, inutile de préciser que ‘étais aussi aimable qu’une porte de prison. Pourtant bien qui n’ai jamais été là pour moi je l’ai toujours aimé. Rex Margera, il vit en Ethiopie et s‘y est établit, voilà tout ce que je sais de lui. »

La balle n’a pas ôté l’espoir de ma vue.

J’étais assise dans un parc, je devais avoir seize ans, à Nashville et je lisais un livre seule, il y avait du soleil et j’avais installé une nappe sur le sol. Je m’y étais allongée, dévorant littéralement mon livre de Musso. Je sentais un regard se poser sur moi et je redressais le regard vers un jeune homme brun aux yeux bleus, j’esquissais un sourire en posant mon livre contre la nappe. « Tu veux rejoindre mon groupe de prière ? » Ses yeux devinrent ronds et la panique l’envahit alors, dans un petit rire je lançais «  Je plaisante… » Il me regardait en souriant a son tour. « Tu compte rester là debout à me regarder ou tu va t’asseoir ?  » Ce garçon ? Christopher Wheeler, je le connais depuis que nous sommes au collège et même depuis longtemps en fait. J’étais amoureuse de lui à l’école et je dois admettre qu’il me plaisait toujours autant une fois arrivée au collège. Nous sommes devenus amis proches, il était simplement mon égal masculin, sauf que lui il ne s’entendait pas avec ses parents. Il n’a jamais montré qu’il avait plus d’argent que les autres, il était partageur, généreux, drôle et gentil. Bien évidemment il était adepte d’anarchie et son côté rebelle me plaisait beaucoup. Pendant près d’un an nous ne nous somme spas décollé l’un de l’autre jusqu’au jour où ses petites magouilles lui apportèrent des ennuis, de gros ennuis. Il m’en avait parlé brièvement au téléphone et encore, nous devions nous voir ce soir là. Je me suis rendue au parc comme d’habitude, j’ai attendu près de deux heures avant de rentrer chez moi et lui, il était injoignable. Le lundi suivant au lycée les gens ne parlaient que de ça, il s’était fait tirer dessus. Mes parents ne l’appréciaient pas plus que ça, seulement je crois bien que c’est le seul jeune homme que j‘ai jamais vraiment aimé. J’ai beaucoup prié le père pour qu’il me le rende, bien que ce soit impossible. Puis je me suis refermée sur moi-même, de peur de perdre les gens que j’aimais, alors on m’a envoyée voir un psy, mais il n’y a jamais eu de suite parce que dès le premier rendez-vous je lui ai clairement fait comprendre que je n’avais pas besoin de ses services et que de toute manière je ne dirais jamais rien. Mine de rien en fait cela m’a aidé et je me suis ouverte, j’ai appris à aimer la vie comme Chris aurait aimé que je l’apprécie. En une année il m’a appris bien plus que mes parents en une vie. La tolérance c’est lui qui me l’a instaurée, il a fait de moi une personne meilleure et il ne le saura jamais. Depuis cet accident j’ai la rage de vivre et je suis très croyante aussi, mais je n’en parle jamais. La religion et mon père sont deux sujets que je n’aborde jamais, en tout cas je n’en fais pas part à tous.

«Je n’ai jamais trouvé ça génial d’avoir des avantages sur les autres, je ne suis pas une fille qui aime l’argent, le champagne et les limousine. Moi j’aime la modestie, les choses simples. Je ne suis que trop hargneuse, jalouse, colérique, impulsive, possessive, grande gueule et méchante. J’ai appris à me battre au collège et j’ai aimé malheureusement, je suis très nerveuse, lorsque l’on me cherche en général on me trouve. Cela dépend des cas, en fait. J’adore aider les gens que j’aime où ceux qui en ont besoin, j’aime écouter les gens et jouer avec mes trois chats. Berlioz, Marley et Ganja ce sont mes amours. J’aime m’amuser mais je ne montrer pas mes sentiments, du moins, je n’aime pas pleurer en publique. On dit souvent de moi que je suis très mature pour mon âge, mais bon si vous voyez « Gabrielle Solis » vous comprendrez l’éducation que ma mère à tenter de m’inculquer mais en vain. Désormais je tente de me jeter à fond dans mes études, mais ce n’est pas si simple  . »