All my history
Lorsque Faith croisa le regard d'Aaron, elle comprit qu'elle venait de rencontrer l'homme idéal; ses grands yeux bleus, sa carrure imposante, son sourire éblouissant ainsi que sa brillante carrière d'avocat faisait de lui le meilleur parti de la soirée et la demoiselle ne mit pas longtemps à tomber sous son charme. Le célibat commençait sérieusement à lui peser et cette petite fête, organisée pour l'anniversaire de sa meilleure amie, était une bonne occasion d'y mettre un terme. Danseuse de son état, Faith était une jeune femme de 22 ans pleine d'assurance, dont la spécialité consistait à se servir de façon subtile -mais diablement efficace- de tous les atouts que possédait une femme afin d'arriver à ses fins. C'est donc sans aucune pudeur que la jeune danseuse se dirigea vers Aaron avec l'intention à peine voilée de terminer la soirée avec lui. Le lendemain matin, Faith se réveilla dans les bras de son bel apollon avec la délicieuse sensation du devoir accompli.
Deux mois et quatre tests plus tard, Faith profita d'une soirée en tête-à-tête avec Aaron pour lui annoncer une nouvelle qui allait changer leur vie à tout jamais:
"Chéri ? Je suis enceinte, qu'est-ce que t'en penses ?" lui dit-elle, le sourire aux lèvres. Plutôt direct, j'en conviens. Quoi qu'il en soit, je ne sus jamais ce que mon père répondit mais à en croire la réaction de ma mère, ce n'était pas la bonne réponse: ma très chère maman ne prit même pas la peine de prendre ses affaires et quitta la maison en claquant la porte.
Malgré un père absent et une mère insupportable, mon enfance ne fut pas si malheureuse que ce que l'on pourrait croire ! Après avoir brutalement chuté de son petit nuage, Faith retourna finalement vivre chez ses parents, dans une charmante villa située en plein cœur de Los Angeles où je vécus jusqu'à mes 21 ans. Je pris en effet mon envol le lendemain de mon anniversaire, avide d'indépendance. Mes grands-parents avaient eu la gentillesse de m'offrir un appartement et cela collait à merveille avec mes aspirations: je préparais depuis déjà 2 ans le concours d'entrée dans la police et devenir inspecteur était mon vœux le plus cher; or, qui ferait confiance à un policier vivant encore chez sa mère ? Pas grand monde, nous sommes d'accord.
En repensant à tout ceci, je suis atterré par ma propre naïveté. Comment ais-je pu pensé, ne serait-ce qu'une seule seconde, que je serais un jour inspecteur ? Vous l'aurez compris, j'ai raté mon concours: mes révisions étaient loin d'être suffisantes et mon sourire n'a pas réussi à convaincre les correcteurs. Je ne suis désormais qu'un pauvre imbécile au chômage de 26 ans qui s'accroche désespérément à ses rêves. En effet, je refuse d'abandonner et je compte bien repasser les épreuves d'ici quelques mois. Malheureusement, je n'ose l'avouer à personne, pas même à ma meilleure amie: elle était tellement soulagée que j'échoue, comment pourrais-je lui dire la vérité ?
"Tu te souviens des mois absolument horribles, passés à tenter de me dissuader ? Et bien tout va recommencer !" Non, je ne peux décidément pas lui présenter les choses de cette façon... mais qu'importe, je refuse de renoncer à mes rêves pour si peu. Après tout, elle finira bien par se faire une raison, n'est-ce pas ?