Retrouvailles autour d'une limonade. ~ Alexandre

Le dimanche, habituellement définit comme jour de repos sauf pour les serveuses et autres restaurateurs. Karen était serveuse depuis quelques semaines déjà dans ce café et comme toute nouvelle, le patron la surveillait de très près, aucun faux pas n'était en effet autorisé. Il était déjà dix heures quand mademoiselle Carter entra dans le café. Elle se dirigea tout de suite vers les vestiaires et se changea. Elle passa d'un jean et débardeur rouge à une jupe noir et une petite chemise blanche. Karen prit ensuite son bloc note et se prépara à servir les clients. Il y avait les habitués puis les nouveaux. Elle se dirigea à contre cœur vers un groupe d'hommes qui avaient déjà l'air alcoolisé. Elle soupira quand ils lui demandèrent de leur servir des bières. Ici, l’alcool se vendait comme des petits pains. Elle alla chercher les boissons et les apporta. Client suivant, pensa-t-elle. Sa mauvaise humeur se voyait sur son visage, son patron vint alors la voir pour régler cette affaire : « Karen, tu peux venir voir s’il te plaît ? », celle-ci le suivit jusque derrière le bar et elle l’écouta sans vraiment entendre ce qu’il disait. Tout ce qui l’intéressait c'était de trouver une idée pour écrire son scenario à rendre pour le lendemain. « Je ne sais pas ce qu’il se passe dans ta petite tête, mais crois-tu que les clients veulent que tu leurs servent leurs boissons dans la mauvaise humeur ? On est peut-être dimanche et tu as peut-être d'autres choses à faire, mais si tu n'es pas contente tu peux rendre ton tablier. » Karen comprit alors qu’il fallait qu’elle fasse des efforts pour garder son job. Il n'y avait pas longtemps, elle avait reçut une réponse de sa mère expliquant une crise en France qui ne la permettait pas d'envoyer de l'argent pendant les six prochains mois, comme cela était prévue. Il fallait qu’elle se débrouille elle-même pour subvenir à ses besoins. Après un hochement de tête et un « Bien monsieur » elle repartit servir les clients. Elle se dirigea mécaniquement à une table et souhaita la bienvenue au nouveau client. Quand elle releva la tête elle remarqua qu’il s'agissait d’Alexandre, elle sourit donc et lui fait la bise. « Je reviens dans deux secondes » lui dit-elle. Karen se rendit presque en courant dans les vestiaires demanda une pose à une de ses collègues : « tu me remplaces s'il te plaît ? » Ce qu’il y avait de bien avec les serveuses c’était que chacune se remplaçaient avec plaisir pour une heure ou deux sans qu’il y ait de grandes discussions. C’était un des avantages oui. Elle revint donc dans le café, rejoindre son meilleur ami en rapportant deux limonades à son compte personnel et commença la discussion : « Alors, comment vas-tu ? ». Cette retrouvailles lui redonna toute suite le sourire, comme si on avait appuyé sur un interrupteur.

Spoiler:

« Tu seras la seule que j'aimerais sans défauts»

J'étais couché dans mon canapé en regardant Jamie tourner en rond comme une folle, une fois de plus, nos moments à deux avaient mal tournés. Elle était venue m'aider à réviser un examen en médecine, mais alors que j'avais bien autre chose en tête, elle c'était une fois de plus emballée. Pourquoi se refusait-elle à moi? N'avait-elle pas assez confiance depuis un an que nous étions ensemble? Apparemment non, comme toujours, je m'étais alors énervé sur elle l'accusant d'aller voir ailleurs et autres paroles déplacées. Je l'observais avec une froideur étonnante, un verre de Whisky en main, faisant tourner le liquide dans le verre rempli de glaçon. Je ne disais rien, néanmoins, mon regard et mon attitude en disait long. Bref, je finis par me lever et de jeter mon verre à terre avec une rage étonnante. « Tu me soule, je sors, j'ai besoin de boire un verre. » Attrapant ma veste, je ne fis pas attention à ce qu'elle me criait en fermant la porte de mon dortoir d'un geste brusque. J'en avais marre de cette relation douteuse, ce manque de confiance, cette vie de chien...J'avais vraiment besoin de boire un verre.

Allant dans le parking du campus, je cherche ma voiture du moment. Oui, aillant des parents pas mal fortunés et une carte de crédit sans limite, je m'amusais assez à me faire des cadeaux renversants. Montant dans la décapotable noire que je venais de m'acheter, je mis le moteur en route et démarre brutalement, aillant les nerfs en bloque. La musique à fond, j'allume une cigarette, chose que je faisais rarement, pour me calmer. Ou allais-je aller? Regardant l'heure, je conclu qu'aller rendre une petite visite à Karen serait relaxant pour mes nerfs. Me mettant donc en route vers le bar ou elle travaillait, j'y arrive en quelques minutes en roulant plutôt vite. Garant la voiture sous des regards envieux, je verrouille celle-ci et pénètre dans le bar. Trouvant très vite une table inoccupée dans un coin, je vais me poser sur celle-ci observant ma meilleure amie de loin. Nous nous étions rencontrés ici, avions parlés de notre passé et très vite lié d'amitié. Depuis, nous aimions passés des moments ensemble comme de simples amis.

Oui, pour une fois je n'avais qu'une relation purement amicale avec une fille, enfin, je n'éprouvais aucune attraction pour Karen. Pas qu'elle soit moche, loin de là, mais notre amitié était bien plus forte que sa beauté. Elle arriva vers moi et me salua avant de me reconnaitre et de me faire la bise, je la salue en souriant doucement, heureux d'être en sa compagnie. « Je reviens dans deux secondes » Me dit-elle. Je la laisse s'éloigner en silence et regarde autour de moi, repensant à ce moment qui avait prit une tournure impossible. Avec Jamie, notre couple allait de plus en plus mal et cela ne me faisait pas plaisir. J'aimais réellement ma petite amie, plus que tout, mais notre couple battait de plus en plus de l'aile. Alors que j'étais plongé dans mes pensées, ma meilleure amie arriva avec deux limonades...bof, c'était pas vraiment ce que je comptais commander, mais je ne dis rien, je prendrais un Whisky après. « Alors, comment vas-tu? » La question qui tue vraiment, je n'allais pas bien et mentir à Karen était impossible.

« Et bien, disons que j'irais mieux quand j'aurais eu ma dose d'alcool dans le sens. Merci pour la limonade. » Je souris avec amusement en tapant ma limonade contre la sienne, prenant une gorgée je lui fit un petit clin d'oeil amicale. « Et toi miss, tu vas bien? »

La journée risquait d’être longue. A peine arrivée que déjà Karen avait du travail jusqu’au-dessus de la tête, on était dimanche et comme à chaque fois le bar était bondé. Les billards étaient pris et ce n’était pas pour déplaire son patron qui la scrutait à chacun de ses faits et gestes. Aujourd’hui mademoiselle Carter était plutôt d’humeur maussade, bien entendu elle aurait aimé passer sa journée dehors à traîner et à faire la fête, mais travail oblige, elle devait gagner de l’argent pour se payer la cantine et tout le reste. Les journées étaient longues ici et heureusement qu’elle connaissait des personnes ici, sinon elle se serait déjà tiré une balle.
Son meilleur ami, Alexandre venait d’arriver. Ils s’étaient rencontrés ici même. La conversation avait été la même qu’avec les autres clients : « Bonsoir, qu’est-ce que vous désirez ? » Sauf que son patron s’était mis à l’engueuler devant lui et gênée elle s’excusa. C’est ainsi que commença une discussion sur une dure journée et sur leurs passés. Ensuite ils s’étaient revu plusieurs fois, mais jamais sans sous-entendus et jamais sans attirance l’un pour l’autre. Ce qui était plutôt étrange pour la jeune femme, qui souvent s’amourait de ses amis. Cependant cela ne l’a gênait pas, elle adorait cela même. Avoir une amitié aussi fusionnelle, c’était fantastique. Jamais elle ne se ferait juger par Alexandre et jamais elle ne jugerait, elle serait toujours là comme lui. C’est en ramenant deux boissons de limonade qu’elle lui demanda comment il allait. La réponse fut celle dont elle se doutait, il affichait une mine à faire peur et elle se doutait déjà du problème. « Et bien, disons que j'irais mieux quand j'aurais eu ma dose d'alcool dans le sens. Merci pour la limonade. » Karen le regarda méchamment, mais pas trop non plus, elle n’était pas sa mère. Elle n’était pas stupide, il sentait déjà le whisky et comme un petit frère elle prenait soin de lui. « Tu me prends pour une idiote ? Tu n’auras le droit qu’à de la limonade ici, je suis bien claire ? » En voyant sa tête elle rigola, elle savait très bien que pour lui seul l’alcool pouvait calmer ses humeurs et aujourd’hui sa présence lui faisait tellement du bien qu’elle ne pouvait pas refuser ses demandes. La jolie blonde commanda deux verres de whisky en plus de la limonade. Elle sirota un peu la sienne et répondit à la question de son ami : « Je vais surement mieux que toi je pense… Qu’est-ce qu’il se passe Alex ? » Elle voulut rajouter : tu sais très bien que tu peux tout me dire, mais elle savait qu’il connaissait déjà cette réplique par cœur. En faisant la moue elle tendit sa main vers le bras d’Alexandre et le caressa un peu comme un signe de soutien.